Juan de nova, Oil and GasY (bad) story
Par Patrick Rakotomalala (Lalatiana Pitchboule) – Juillet 2012
L’US Geological Survey, a remis au président Obama en Avril 2012 un rapport stratégique qui évalue les réserves en énergies fossiles de 4 nouvelles « provinces » énergétiques dans l’Océan Indien : la côte tanzanienne, la côte mozambicaine, les Seychelles, la côte ouest malgache (Morondava Basin).
Figure 1 in “USGS Assessment of Undiscovered Oil & Gas Resources of Four East Africa Geologic Provinces”
Les potentiels sur une région vue désormais comme un nouveau Moyen-Orient énergétique, sont suffisamment alléchants pour que Total se soit montré prêt à racheter 20% des droits de l’opérateur ENI sur les énormes champs gaziers offshore nouvellement découverts au large du Mozambique pour un montant de 2,6 milliards de $. Ces montants reflètent ce que la société Total S.A reconnait elle-même : la nécessité urgente de rattraper son retard sur l’offshore de l’Afrique de l’Est.
L’appétit de Total s’étend ainsi aux autres territoires de la région : le pétrolier français vient de signer un contrat de partage de production avec le Kenya. Il détiendra une participation de 100 % à titre d’opérateur sur un permis d’exploration couvrant plus de 10 000 km2. «Cette opération s’inscrit dans la stratégie d’ancrage de Total en Afrique de l’Est dans des nouveaux bassins aux thématiques d’exploration prometteuses en s’appuyant sur l’expertise mondialement reconnue du groupe dans l’offshore profond », commente Jacques Marraud des Grottes, directeur Afrique de la branche Exploration-Production de Total.
Si Total s’implique autant, à propos de ce qui pourrait paraître de simples potentialités en eaux africaines, peut-on croire à son indifférence affichée à propos de ce territoire français contreversé situé à seulement 200 kms de là : les potentiels de Juan de Nova et de la province malgache, qui sont estimés par le rapport de l’USGS à quelques 17 milliards de barils de pétrole et 167 000 milliards de pieds cubes de gaz- soit au niveau de l’Angola, 15ème au classement mondial en termes de réserves – n’intéresseraient-ils donc pas la compagnie française ?
Ces données remettent au premier plan un dossier sur lequel les pouvoirs publics malgaches successifs font curieusement preuve de la plus grande et de la plus suspecte discrétion. Alors que les annonces d’achat, les manœuvres de rapprochement et de regroupement des opérateurs de la province Est Africaine font régulièrement les unes de l’actualité Oil & Gas, à l’inverse à propos de l’île de Juan de Nova, les opérateurs et les autorités malgaches font preuve d’un mutisme absolu.
Ce silence et l’inactivité diplomatique et économique actuels sur ce sujet des Eparses et de JDN devrait nous préoccuper : tant sur le plan politique intérieure (entretenir le nationalisme, est toujours de bon ton quand il s’agit de faire oublier ses propres bêtises) que sur le plan économique ou géopolitique, des postures fermement prises permettraient de mieux s’affirmer dans une négociation avec la France et les voisins. Le silence des dirigeants successifs sur ce sujet ne peut que prêter à soupçon.
Les jeux d’ombres sont pourtant là : « L’ex-ministre malgache des mines et des hydrocarbures Mamy Ratovomalala, qui avait milité pour la nomination de Bonaventure Rasoanaivo à la tête de l’Office des mines nationales et des industries stratégiques (Omnis), perd peu à peu de l’influence sur son ancien poulain. Nommé en septembre dernier, Rasoanaivo se sert amplement de la nouvelle proximité entre sa sœur, Lalao Rasoanaivo, et la femme du chef de l’Etat Mialy Rajoelina pour avoir un accès direct au patron de la Haute autorité de transition (HAT). Lalao, qui est également directrice de la Radio nationale malgache » (Lettre de l’Océan Indien)… L’ancien dirigeant, Marc Ravalomanana, a été déboulonné sur le prétexte de dérives identiques.
L’opacité douteuse de ce dossier interpelle d’autant plus que les opérateurs offshore chouchoutent outrageusement les acteurs de l’administration malgache en charge du domaine pétrolier. Marcel Bernard, ministre des hydrocarbures, invité d’honneur de dernière minute au sommet international du pétrole organisé par l’Institut Français du Pétrole (IFP) à Paris en mai 2012, a eu l’honneur d’y faire tribune au même rang que le Secrétaire Général de l’OPEP, le Ministre de l’Energie des Emirats Arabes Unis ou le Ministre de l’Energie et de l’Industrie du Qatar. Le PDG de Total, Christophe de Margerie, et son directeur Exploration en ont profité pour rencontrer le ministre malgache. Dans le même temps, le directeur de l’OMNIS,Bonaventure Rasoanaivo, se faisait dérouler le tapis rouge par l’américain Marex petroleum et le franco-nigérian Sapetro, titulaires de permis offshore sur le bloc malgache de Belo Profond du champ Juan de Nova, qui l’ont invité à Houston pour prendre part à l’Offshore Technology Conference.
L’exploitation du territoire de Juan de Nova est, on le rappelle, controversée (voir le dossier Juan de Nova, du gaz dans l’eau entre Madagascar et la France). Objets de litiges entre la France, Madagascar, les Comores, Maurice, mais aussi le Mozambique qui revendiquent les uns et les autres leurs souveraineté respective, les Zones Economiques Exclusives (ZEE) dessinées sur la région ne sont pas reconnues par les différentes parties. Des délimitations existent de manière théorique, utilisées par les opérateurs de la grande pêche pour la définition de leurs zones d’intervention et la gestion de leurs quotas, mais elles n’ont jamais fait l’objet d’aucun accord ni traité. Les permis de recherche sur Juan de Nova accordés par le ministère français de l’environnement sont caractérisés par des « limites séparatives entre la France et Madagascar à déterminer ». La ZEE française sur les éparses est elle-même définie (loi du 16 juillet 1976) « depuis la limite des eaux territoriales jusqu’à 188 miles marins au-delà de cette limite, sous réserve d’accords de délimitation avec les Etats voisins ».
Dans ces conditions, une déstabilisation de la région, reflet des conflits d’intérêts qui s’engageront en cas de découvertes majeures de gaz ou de pétrole, s’avère probable…. Pour peu que ces découvertes se confirment… Et que les intérêts et les enjeux soient réels.
Enjeux supposés, enjeux réels, enjeux cruciaux …
Le prétendu spectre d’une proche pénurie d’énergies fossiles, la flambée des cours portée de manière supposée par la croissance des émergents, la crise financière et les enjeux de sécurité énergétique au regard de l’inquiétante instabilité d’un Moyen orient prêt à s’embraser, la remise en question du nucléaire et les coûts des énergies alternatives ont remis au premier plan l’exploitation des ressources non conventionnelles (offshore profond, huiles, lourdes, gaz de schiste) et rebattu les cartes de l’économie du pétrole.
La géopolitique mondiale en est bouleversée. Elle voit désormais les Etats Unis, grâce à une politique volontaire de développement de la filière gaz de schiste, viser l’autosuffisance à l’horizon 2017 et passer même du statut d’importateurs à exportateurs de gaz et de pétrole à terme. Ils y tirent un avantage économique prépondérant qui relance leur industrie chimique et transforme la vision de leur rôle sur la scène géopolitique mondiale en réduisant drastiquement leur dépendance énergétique.
La France a bien évidemment, de manière identique, des enjeux immédiats à sauvegarder à propos de potentiels supposés de Guyane ou de Juan de Nova :
- L’amélioration de l’équilibre de sa balance commerciale : en ces temps où il fait bon de réduire les besoins d’emprunt à l’extérieur, dégager des excédents commerciaux en réduisant sa facture énergétique voire en exportant du gaz ou du pétrole est loin d’être anodin.
- Une moindre dépendance stratégique et politique vis-à-vis de PARTENAIRES fournisseurs de gaz parfois un peu trop prompts au chantage énergétique, qui permettra de mieux négocier des positions diplomatiques (Russie ou l’Algérie).
- Un meilleur ancrage stratégique sur l’échiquier européen en se positionnant en fournisseur d’énergie potentiel, en particulier vis-à-vis d’une Allemagne décidée à abandonner le nucléaire.
- 4. La disponibilité d’une énergie peu chère qui permettra des gains de productivité et une amélioration d’une compétitivité – oh ! combien cruciale – quand il s’agit de remettre en question un modèle social dont la variable d’ajustement est le coût du travail, et le redéploiement d’une activité industrielle et chimique de 1er plan.
- Des rentrées fiscales « substantielles » sur le territoire administratif concerné (à ce sujet, il faut remarquer que quand les pouvoirs malgaches se contentent d’un 1% de redevances pétrolières, les territoires français taxent la production à 12%).
– … Et ce, sans préjuger des enjeux de géopolitique régionale.
Le gouvernement français assurait à ce sujet en mai 2012 que les réserves pétrolières de Guyane pourraient permettre d’assurer à la France un approvisionnement important en hydrocarbures, à coût réduit par rapport aux prix du marché. « Ces réserves représentent un enjeu important pour la France en contribuant à réduire le déficit de la balance commerciale essentiellement lié aux achats de pétrole et de gaz et à améliorer la compétitivité de notre économie » déclarait la ministre française de l’écologie, du développement durable et de l’énergie. Et d’ajouter : « l’exploitation des gisements guyanais contribuera à libérer des marges de manœuvre budgétaires pour le financement de la transition énergétique. »
Ici, si les potentialités se vérifient autour des îles éparses, comme elles s’avèrent en Guyane, le visage de la France et sa place dans le monde ces prochaines années en seront profondément transformées. A la condition que les appétits réveillés chez les uns et les autres puissent être contrôlés.
Parce que des appétits « inopportuns » ne manqueront pas de s’éveiller : à propos des découvertes de pétrole en Guyane française, le Brésil envisage d’étendre sa zone continentale. Cette extension, pour peu que les gisements s’étendent des deux côtés des ZEE françaises et brésiliennes, déclenchera un conflit de souveraineté entre Paris et Brasilia. Pourtant ici des ZEE reconnues existent.
Bien évidemment, une revendication pour le rétablissement de la pleine souveraineté de Madagascar sur ces îles et son abandon de facto par la France pourraient être légitimement envisagée. Les instances internationales d’arbitrage pourraient même trancher en faveur la République Malgache. Les arguments juridiques et historiques ne manquent pas qui iraient dans ce sens… Mais à quel délai ? La France, membre du Conseil de sécurité de l’Onu a largement le pouvoir de faire traîner pendant des dizaines d’années procédures et applications des décisions… Le renvoi systématique de session en session de l’examen de cette question à l’Onu le prouve.
Sur Juan de Nova, une délimitation des Zones Economiques Exclusives respectives semble donc indispensable pour qu’on puisse envisager une mise en exploitation des potentiels de la zone. Mais, on le voit à l’exemple de la situation guyano-brésilienne, une simple négociation des ZEEs s’avère douteuse et inefficace à moyen terme ou même long terme.
De toute façon, la négociation multipartite qui mettrait, de manière nécessaire, simultanément en jeu tous les acteurs de la région sur un projet de délimitation des ZEEs respectives, à savoir la France (Mayotte, Les Iles Eparses), les Comores, Madagascar, le Mozambique et Maurice s’avèrerait longue et périlleuse à établir. Des accords bilatéraux négociés respectivement avec chacun des interlocuteurs de la zone seraient ainsi bien mieux venus. La solution est bien évidemment là, dans des accords de cogestion (préconisés par la Commission de l’Océan Indien en décembre 1999) qui, portant sur un partage de la gestion des ZEE et non pas sur les territoires contestés, ne remettraient pas en cause les souverainetés, sujet politiquement sensible à manier face aux opinions publiques nationales.
A la lecture de ces enjeux et de la chronologie des évènements, l’hypothèse et le scénario d’un complot, impliquant une « françafrique » stupidement convaincue de la nécessité d’une intervention qui mettrait en place un pouvoir favorable à un compromis, n’acquièrent-ils pas toute leur vraisemblance ?
[à suivre en 2eme partie]
solofoniaina
6 août 2012
La bataille de ressources d’énergie et l’eau fait actuellement le souci de tous les pays. Et les nations qui contrôlent l’Océan Indien, contrôleront l’acheminement de ces besoins. Or géostratégiquement, La Chine a besoin de cela, tout comme Le Japon, L’Inde. Ces pays seront amener à jouer un rôle primordial dans les relations internationales.
Vu l’effondrement de l’économie européenne, une Europe qui croule sous des millairds de dettes, un endettement dont les tenants financiers mondiaux et occidentaux tirent un malin plaisir, La France a su anticiper depuis longtemps pour préserver ses ressources pétrolières afinde se mettre à l’abri.
D’après moi, il ne faut pas trop espérer des américains pour nous aider à sortir de cette crise à Madagascar ; l’enjeu est mondial. Ils ont tué Kaddhafi ; le printemps arabe, on ne sait pas trop qui se cache derrière mais une chose est sûre, là où les occidentaux se sont intervenus pour déloger des dirigeants, le similacre de démocratie qu’ils ont dit instaurer ne voit pas le jour ; ce sont les média mensonges occidentaux qui déversent les versions des choses et que tous nos médias traduisent en malgache à la télé, à la radio. La colonisation française excelle bien à Madagascar car tous nos mOyens de communications viennent et sont contrôlés de la France.
La france et Les etats-unis s’unissent main dans la main dans leur objectif de vouloir évincer le régime d’Assad en syrie. Ces deux pays financent les criminels de l’Armée de la Syrie libre. alors qui nous dit que Français et américains sde Madagascar ?
François Hollande donne l’impression d’être le bras droit d’Obama pour mettre en oeuvre les basses besognes de la mainmise du Moyen Orient.
Là où les occidentaux ne s’y attendaient pas, c’est La Russie qui a su se relever de l’affondrement de l’URSS et qui ose monter aux yeux du monde qu’il faudra compter avec elle et qu’en matière d’armement, elle n’a rien à envier aux américains, voire elle dépasse même les Etats-Unis et l4europe dans plusieurs domaines militaires.
En ANR, tout le bloc occidental a trouvé la marionnette idéale pour garder Madagascar dans la zone d’influence occidentale. Marc Ravalomanana les dérange car il voulait gérér nos ressources pétrolières pour mieux apporter quelque chose de positif à l’Economie malgache.
A mon avis, tout n’est que gesticulation pour nous endormir. Car l’armée malgache opprime tout mouvement de contestation. La France, la semaine dernière a offert des dons à la Gendarmerie Nationale malgache. Une gendarmerie qui foule aux pieds tout mouvement populaire. La Balkanisation de Madagascar se profile à l’horizon avec le Phénomène REMENABILA.
Alors, j’aimerai savoir quelle position réelle, nous malgaches sauront prendre devant cette situation mondiale ? Espérons-nous qu’avec Andry Nirina Rajoelina, nous pourrions voir le bout du tennel ? Si ANR se montre fier de ses mauvais exploits, c’est qu’il dispose d’un soutien indéfectible de je ne sais qui ? Des traîtres malgaches qui jouissent de la manne financière car nos richesses sont vilipendées sans que personne ne puisse réagir, mais aussi des puissaénces étrangères hypocrites. Tous les tenants du pouvoir actuel partant du sommet jusqu’aux hauts fonctionnaires de l’Etat s’enrichissent. Veuillez regarder toutes les bâtisses et constructions des Inspecteurs des impôts avec des voitures 4×4 haut de gamme. Et partant de là, imaginez ce que peuvent bénéficier les autres tenants du pouvoir actuel alors que les citoyens croulent sous la misère, l’insécurité totale sans qu’une quelconque solution réelle ne soit apportée par les dirigeants.
VOilà ce que je voulais dire.
J’écris car j’ai reçu ce matin dans mon courrier électronique votre nouvelle publication. Je ne voulais pas écrire ou répondre car vous m’avez chassé de votre blog, m’interprétant comme un petit vaurien ; mais c’est plus fort que moi !
Libre à vous de publmier ou pas ! Je n’écris pas pour vous. J’écris car j’aimerai aussi informer mes concitoyens malgaches opprimés par nos politiciens malgaches.
Merci
Nirina
8 août 2012
De toute façon, la France est le seul pays du monde à avoir encore des territoires français d’Outre-mer et ce dans tous les continents. Oui des territoires français dans l’ocean indien, en oceanie, en amerique… et ça ne choque personne? En fait, la Communauté internationale accepte la colonisation lorsqu’elle touche les pays pauvres d’afrique francophone. Ce n’est pas du neo colonialisme, c’est du colonialisme dans sa forme traditionnelle (des dirigeants imposés par la Force, français comme ANR qui sont là pour piller les ressources au bénéfice de la mère patrie…)
Madagascar est entouré de petites Iles « françaises » que la France occupe avec des contingents militaires remplacés régulièrement juste pour s’arroger la ZEE alors que la France se trouve plus d’une dizaine d’heure de vol plus d’une dizaine de milliers de kilomètres.
Il y a un peu plus d’un an, la France avait conclu un contrat de fourniture en uranium de plusieurs milliers de tonnes à la Chine. Pardonnez mon manque de connaissance en geologie, mais c’est dans quelle partie de la France qu’il y a de l’uranium (plus dans le sud, pres de Marseille, à Paris ou dans le nord, à moins que ce soit aux alentours de la Bretagne?). SUis-je bête, il doit y avoir de l’uranium à la Reunion ou dans les autres territoires d’OUtre mer. A moins que ce ne soit dans les pays d’Afrique… ou devrais-je dire les territoires français d’Afrique.
A bon entendeur!
solofoniainas
20 août 2012
Grâce à cette source d’information, nous pouvons mieux comprendre, mieux gérer la grande recolonisation et récupération de toutes les sources vitales sur cette terre ; c’est une véritable manipulation par les grandes puissances avec les désillusions, qui s’opère dans le monde. C’est dans ce sens que ce blog est nécessaire et très utile. A mon avis, il me permet librement par rapport à ma conscience de m’informer mais l’histoire est le seul juge car nous ne pouvons rien face à ceux qui détiennent tous les pouvoirs et cela me laisse perplexe, impuissant face à ce nouveau paradigme mondial.
solofoniaina
20 août 2012
Rodrigue Tremblay a tenu une conférence prononcée par lors du Congrès de l’International Humanist and Ethical Union (IHEU), Montréal (Québec), le 4 août 2012.
Dans cette conférence, il a mis comme titre : POURQUOI LE MONDE VA MAL ?
J’ai transposé son ouvrage dans le contexte malgache actuel. Daignez m’excusez si vous prenez cela pour du plagiat. Mais nous avons besoin d’un cas exact afin de mieux élucider notre cas malgache car très peu de médias internationaux s’intéressent à nous.
On doit choisir; on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre.
La génération des malgaches, en âge de participer aux luttes d’indépendance, sûrement, garde une aversion pour le reste de leur vie, de ce qu’ils ont vécu et ne veulent pas que de telles expériences tragiques se répètent pour leurs enfants.
La nouvelle génération a le temps de grandir et de parvenir au pouvoir. Dans la même veine, les difficultés qu’ont les malgaches face aux situations économiques et politiques perdurent et cette génération que chaque parent a élevée à un certain prix dans la paix, se précipite follement dans une situation inédite où l’incompréhension entre malgaches prend place de jour en jour
Est-ce que la génération des malgaches qui ont accédé à l’indépendance est devenue une génération à demi civilisée alors que la plupart des parents ont tout fait pour donner à leurs enfants une éducation digne de ce nom ?
Depuis notre indépendance, nous ne vivons que dans une période récurrente de trouble, suite à des manipulations électorales. Et avec la crise actuelle, on a vraiment l’impression que tout ce qui se passe autour de nous, est en train de crouler.
Par rapport au FIHAVANANA, propre aux malgaches, l’argent, la finance ont instauré l’indifférence ; indifférence face à l’éthique ; indifférence face à toutes les valeurs et les vertus de la vraie société malgache.
Nous régressons moralement dans nombreux domaines.
Chaque mouvement ou soulèvement populaire, au lieu de procurer aux malgaches les progrès promis et tant espérés : « le triomphe de la démocratie, la vraie reconnaissance de Madagascar en tant que pays prospère et respectée sur le plan international, le vrai respect des droits individuels et collectifs, l’éducation pour tous, la bonne gouvernance et par conséquence le meilleur partage de la richesse collective », ont laissé la place à un individualisme qui déchire le tissu social et la solidarité. *
Depuis notre accession à l’indépendance, de petits groupes qui se cachent derrière des partis politiques se dépeignent comme des élites malgaches, des élites politiques, luttent pour le pouvoir, s’emparent de la gouvernance du pays.
La doctrine qui est de mise est toujours le totalitarisme rétrograde, un totalitarisme qui s’appuie sur l’obscurantisme, les fausses promesses, en vu d’accaparer une concentration accentuée des richesses.
Le cas de ANR est éloquent car il pense avec ses acolytes financiers et fortement militarisés à imposer ses lois afin de rester impunément le plus longtemps possible au pouvoir.
A Madagascar, le pouvoir a toujours corrompu et la société malgache est devenue de plus en plus corrompue
A Madagascar, la priorité n’est plus accordée à l’être humain car l’homme en tant qu’un être MORAL, est négligé ; devenu secondaire par rapport à de ténébreuses idéologies et au profit d’intérêts particuliers qui écrasent les malgaches, bons et utiles seulement pour appeler à voter. Un vote, des élections falsifiés, qui sacrifient l’intérêt général, l’intérêt commun au profit d’un système mis en place pour écraser les malgaches sous le joug de la misère, de l’injustice plutôt que de les libérer.
Bref, nous sommes en pleine régression morale et intellectuelle, et nous effaçons petit à petit les progrès sociaux et économiques faits les générations d’avant pour nous amener à vivre dans une jungle de prédateurs immoraux et sans loi contrôlant tout le système malgache et écraser les peuples.
N’en déplaisent aux croyants, et de peur d’attirer leur colère, mais la religion même est devenue un instrument politique d’obscurantisme. Tous les malgaches sont croyants, mais dans la vie courante, on ne vit que de régression morale, sinon un déclin et voire même une décadence de la société malgache en général.
Je constate que notre modèle de développement économique, notre démocratie, poussés par la technologie, donnent de plus en plus le pouvoir à l’argent et à ceux qui le contrôlent. Le déclin de la prévalence du code moral d’origine religieuse a fait l’apologie de toutes les dérives dans lequel le peuple compte de moins en moins et l’avidité pour la richesse et les biens mal acquis de plus en plus.
Le seul modèle économique actuel qui semble avoir réussi au sein de la société malgache est celui des capitaux des apatrides, intenable aux malgaches car tenant ses origines d’obscures sources presque insolubles qui donnent le pouvoir véritable dans nos sociétés, non pas aux individus, mais aux forces occultes de l’argent, et de ceux qui le détiennent et dont les privilèges semblent n’avoir aucune limite.
Le vrai rôle du peuple malgache ou du vrai FOKONOLONA est affaibli, conjugué à l’explosion actuelle de la population, mal gérée, précipitant des familles entières au rang des 4’mis face aux exigences des entreprises nationales ou multinationales apatrides.
Dans le milieu des tenants du pouvoir, on a confondu les services en fonction des avantages particuliers, entre amis et copains.
Le pays s’appauvrit, alors que même si certains individus, entreprises et certaines banques en profitent. C’est la grande différence entre l’intérêt commun et l’intérêt particulier. Aujourd’hui, à Madagascar, c’est l’intérêt particulier qui domine sur l’intérêt général ou le bien commun.
Depuis la crise de 2009, on a même mis de côté l’idée d’adopter une stratégie industrielle pour hausser la productivité, les salaires et l’emploi, en faisant croire à tort que les marchés – des marchés sans règles il faut le dire – fonctionnant parfaitement et s’auto-réglementant, conduiraient au bien commun. C’est une vue de l’esprit qui ne cadre pas avec la réalité.
Quand on regarde autour de nous, les pays qui s’en tirent le mieux présentement au plan économique, comme la Chine ou le Brésil ou La Russie, sont ceux-là même qui ont mis de l’avant une stratégie industrielle active dans le cadre du libre-échange.
Toutes les entreprises du monde sillonnent la planète à la recherche du plus bas coût de production. En pratique cela signifie la recherche des plus bas salaires et des plus bas taux d’imposition et de réglementation. Mais Madagascar est ignorée ! Tandis que le fardeau fiscal se trouve être le seul moyen efficace pour les dirigeants pour renflouer les caisses presque vides de l’Etat.
Un site internet [ http://www.vigile.net/Au-moins-21-000-milliards-de ] dévoilait que les super-riches de ce monde payaient très peu d’impôts, en recourant à des paradis fiscaux pour y parquer de quelques $ 21 000 à $ 32 000 milliards de capitaux à l’abri de l’impôt. Nous pouvons dire la même chose des grandes sociétés multinationales.*
Nous pouvons aussi peut-être dire la même chose pour les super-riches de Madagascar. [http://www.businessweek.com/magazine/content/11_13/b4221064108107.htm?chan=magazine+channel_top+stories]
Les dirigeants actuels recourent à des échafaudages financiers de manière à mettre ces profits à l’abri de l’impôt, aussi longtemps que de tels profits ne sont point rapatriés dans le pays.
Il a plutôt un problème de collection des impôts, et ceci est dû au fait qu’il a un problème de corruption politique.
Il ne fait pas de doute que la généralisation de la corruption politique a pour conséquence un déséquilibre démographique, social et économique, à cet état de menace et même de péril.
A Madagascar, la crise est génératrice de grandes inégalités économiques et sociales et qui concentre la richesse et le pouvoir dans une infime partie de la population. La classe moyenne est atrophiée. Le pouvoir et la gestion du pays accorde aux tenants du pouvoir, aux politiciens en place de capitaux qui, eux, s’en servent pour corrompre le système politique et qui ne sert pas du tout l’intérêt général depuis 2009.
Le pillage des richesses de Madagascar devient le seul moyen d’existence d’un pouvoir désavoué, dirigé par un groupe d’hommes politiques et militaires qui créent pour sa survie lui-même un système juridique qui autorise toutes les dérives sans aucun code moral.
Pourquoi ? Tout simplement par ce que ce pouvoir ne vient pas du peuple, ne fonctionne pas par le peuple ni pour le peuple, malgré toutes les conséquences désastreuses que l’on connaît.
Malgré toutes les lacunes criantes au plan démocratique, les politiciens malgaches avec un certain conseiller juridique de renommé, dont on répugne à citer le nom, comme pilier semblent s’y complaire et aucune réforme en profondeur n’est en vue pour le bien de la patrie.
Le système électoral malgache et tous nos politiciens font semblant d’ignorer le problème.
Pourtant, ailleurs, la montée des empires militarisés et le déclin dans le respect des lois internationales que l’on constate depuis quelque temps ouvrent toute grande la porte à un retour des guerres impériales ou d’hégémonie : Kosovo en 1999, Iraq, Libye, Mali, Syrie et bientôt Iran ; sans l’autorisation des Nations Unies et avec le seul soutien légal douteux de l’OTAN.
Une guerre contre l’Iran pourrait facilement conduire à une guerre mondiale, impliquant non seulement les États-Unis et l’Iran, mais aussi l’Europe, la Russie et la Chine.
Rappelons-nous que les plus grandes guerres de l’histoire du monde se sont toujours créées pour l’hégémonie occidentale :
1494-1516: Guerre mondiale (France)
1580-1609: Guerre mondiale (Espagne)
1688-1714: Guerre mondiale (France)
1792-1815: Guerre mondiale (France)
1914-1945: Guerre mondiale (Allemagne)
1999-2015(?):Guerre mondiale (!) (États-Unis)
Et le pays qui soutient allègrement le pouvoir actuel à Madagascar y est impliqué de plein fouet. Ce pays a su travailler psychologiquement nos jeunes élites, en a mis au pouvoir ANR l’air d’un rien !
Ces jeunes élites présente les symptômes suivants :
Ils sont jeunes, bien branché par la technologie, mais une technologie qui isole et qui peut à la longue déshumaniser l’individu en le confinant à un espace virtuel dans lequel la chaleur humaine et les interactions humaines sont grandement réduites. C’est des être bien branchés digitalement et inondés d’informations – et aussi de propagande – mais qui sont en même temps, paradoxalement, davantage isolés, plus atomisés, plus homogénéisés, plus individualistes, plus compétitifs, moins coopératifs, plus égoïstes, plus narcissiques et fondamentalement plus conservateurs à bien des égards.
Une génération qui montre moins d’empathie envers les autres. Autrement dit, la conscience sociale des leaders malgaches est en baisse. Cela n’augure rien de bon l’avenir. Car on a au pouvoir à la place des êtres humains des sociopathes, c’est-à-dire des êtres qui ont très peu de compassion pour leurs semblables?
Les psychopathes sont des personnes qui n’ont aucun remords pour leurs crimes, aucune empathie ou sympathie pour les autres. A Madagascar, ils peuvent se hisser jusqu’aux sphères des plus hautes du pouvoir politique. Cela n’étonne pas si, face à la crise qui sévit dans le pays, une régression morale qui nous attend, mais pire encore, une régression sociale et économique d’envergure nous guette.
On ne peut qu’être préoccupé, en effet, sinon horrifié, par la montée en puissance de l’obscurantisme, du crétinisme et de la religiosité en général.
Comment aborder tous ces problèmes?
Madagascar a besoin présentement d’une véritable révolution morale. Je ne me fais pas d’illusions : pour que ce genre de changement en profondeur se produise, il est peut-être nécessaire que les choses s’enveniment à un tel point que cela devienne inévitable.
Les remèdes sont assez évidents ; il s’agit d’arrêter de creuser dans les mensonges et les manipulations pour entreprendre des réformes nécessaires.
Il faut cesser d’orienter l’ensemble de l’économie dans le sens de l’intérêt particulier des spéculateurs. Le problème, c’est que ces gros intérêts achètent les politiciens et contrôlent les médias de sorte que rien ne se fait, sinon que les choses empirent.
Il faut absolument redonner le pouvoir à la population et réduire sinon éliminer l’influence de l’argent en politique. Autrement dit, il faut faire exactement le contraire de ce qui se passe actuellement chez nous et éviter que des aventuriers politiques n’accèdent à un pouvoir quasi absolu avec une minorité d’appuis populaires.
L’enseignement des règles morales de vie en société m’apparaît être une nécessité incontournable.
À ce titre, je crois que nous avons besoin d’un cours d’« Éthique» qui soit mieux ciblé et plus étoffé.
Je lance un appel aux politiciens malgaches pour qu’ils arrêtent de balbutier et de se prendre pour des êtres plus intelligents que le commun des malgaches.
Tanana
12 mai 2014
Si un président Malgache essaie de revendiquer ces îles à la France, c’est sûr que cette dernière viendra le faire tuer ou renverser coûte que coûte, pour l’intérêt de la FRANCE « Reny Malala ».
solofoniainaS
13 mai 2014
C’est très grave OCTAVE ! regardez ce qu’ils sont en train de faire en UKRAINE ! PitcHboule, vous ne trouvez pas intérressant de continuer ce blog avec ce qui se passe actuellement en UKRAINE ,